Sol et Sciences Sociales
Sommaire
Le sol est un enjeu fort pour le développement durable. Il assure, au-delà de sa fonction de production agricole, des fonctions environnementales essentielles. Dans le contexte actuel, on peut prévoir que des tensions fortes sont à venir sur le sol au niveau national et mondial. Au niveau européen, le sol est reconnu comme une ressource à part entière (au même titre que l’eau ou l’air), comme en atteste la Stratégie Thématique pour la Protection des Sols publiée par la Commission européenne en 2006. Cependant, le sol est très peu connu du grand public et des décideurs, et la prise de conscience des problèmes relatifs au sol reste encore très faible. Il y a donc un travail important de sensibilisation et de médiation à réaliser. De plus, contrairement à l’eau et l’air, le sol est approprié, ce qui entraîne des blocages à l’adoption d’un certain nombre de mesures de prévention. L’évaluation du programme GESSOL, terminée en 2007 a fait ressortir que le programme avait permis de nombreuses avancées d’un point de vue biotechnique, mais que les sciences humaines et sociales (SHS) avaient été très peu représentées dans les projets reçus et financés. Ce dossier présente développe des pistes de recherches qui permettraient une meilleure prise en compte des sols par les politiques publiques et les usagers des sols.
- le régime des baux ruraux, puisqu’il est désormais possible d’imposer des méthodes culturales, outre le fait qu’il est impossible de rompre un bail si l’agriculteur applique des pratiques « environnementalement correctes »
- le régime de la mise en valeur des terres incultes ou manifestement sousexploitées, qui permet à une personne de demander au préfet de cultiver un sol qui ne lui appartient pas
- le régime de la redistribution parcellaire, qui ne considère le sol qu’en terme de productivité, pas de qualité
Le code de l’environnement qui aborde le sol dans le cadre :
- du régime des espaces protégés, où on vise bien la protection du sol
- de la protection contre les pollutions, à titre préventif (régime de l’épandage des boues) ou curatif (régime des sols pollués)
- de la protection contre l’imperméabilisation (droit de l’eau)

- Difficulté de définir les zones à risque et risque de diminution de la valeur de certains terrains
- Contraintes liées à l’établissement d’un rapport sur l’état des sols, alors que l’Allemagne a déjà de nombreux acquis en termes d’inventaires des sols
- Coûts administratifs
- Craintes des agriculteurs vis-à-vis de la conditionnalité
- Principe de subsidiarité pas assez affirmé dans le projet actuel
- la définition du ou des stock(s) que l’on considère : stock de nutriment, plusieurs stocks en interaction, vecteur de caractéristiques du sol,…
- la corrélation entre caractéristiques et fonctions du sol
- l’hétérogénéité spatiale des sols
- les dynamiques temporelles
- la non-linéarité des dynamiques
- la prise en compte des externalités, et donc de la multifonctionnalité de l’agriculture
- la prise en compte des dynamiques complexes, non linéaires, avec des effets de seuil. A titre d’exemple, pour les taux de MOS les plus bas, on peut avoir des phénomènes de trappes de pauvreté (par effet de seuil), qui sont un argument économique fort pour investir dans la restauration du stock de MOS.
- La prise en compte des phénomènes de résilience, et la compréhension du rôle de la biodiversité. Du point de vue économique, la résilience peut être vue comme une forme d’assurance contre les événements extrêmes.
- celles qui résultent de la présence d’échanges non marchands
- celles qui sont liées à la partie privée et se reflètent dans les variations du prix des terres
- L’étude de la compétition entre les différents usages / fonctions du sol est très importante. Si on développe un usage / une fonction du sol, on risque de diminuer la possibilité de l’utiliser pour autre chose, ce qui augmente le coût d’opportunité de la terre (car il s’agit d’une ressource limitée).
- Pour l’instant, le couplage des modèles biophysiques et économiques existe mais ne va pas très loin. Il faudrait arriver à dépasser la prise en compte des sols comme simple paramètre de la fonction de production.
- Les risques constituent une question de recherche importante, qui peut bénéficier d’interfaces entre économie et « sciences dures ».
Fichiers attachés | Mise à jour | Taille |
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Diaporamas_sem_GESSOL_2008.pdf | 19/05/2011 | 2.44 Mo |
Synthese_sem_GESSOL_2008.pdf | 19/05/2011 | 379.91 Ko |